Édition du lundi 19 mars 2018
Lutte contre la pauvreté : les six groupes de travail remettent leur copie au gouvernement
Petits déjeuners offerts à l'école, formation obligatoire jusqu'à 18 ans ... Le gouvernement va trancher d'ici quelques semaines entre de nombreuses propositions visant à lutter contre la pauvreté, en concentrant les efforts sur les enfants et les jeunes.
Comme l'avait annoncé Emmanuel Macron en octobre, l'exécutif entend « rompre avec le déterminisme de la pauvreté », a rappelé jeudi dernier la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.
Trois millions d'enfants - soit un sur cinq - vivent sous le seuil de pauvreté en France. Au total, la proportion de la population vivant sous ce seuil (environ 1 000 euros par mois) était de 13,9 % en 2016, selon l'Insee.
Les six groupes de travail mis en place par le gouvernement ont remis leurs propositions à Agnès Buzyn et au délégué interministériel chargé de coordonner le chantier, Olivier Noblecourt. Ce rendez-vous marque la fin d'une concertation lancée début décembre, et qui a également comporté des rencontres territoriales et une consultation en ligne (lire Maire info du 5 décembre 2017).
Un groupe de travail préconise de proposer « une offre ciblée de petits déjeuners à l'école », notamment en réseau d'éducation prioritaire (REP) où il est estimé que 13 % d'enfants arrivent à l'école le ventre vide. « Cela semble modeste mais c'est en fait tout un symbole », a souligné Agnès Buzyn en distinguant cette proposition. « C'est quelque chose qui me touche particulièrement », a-t-elle ajouté. La ministre a également souligné l'attention qui sera portée à « l'accueil de la petite enfance en crèche, l'hébergement d'urgence pour les familles, la résorption des bidonvilles et l'atténuation des privations matérielles ».
Un groupe de travail propose de développer les programmes pilotes visant à proposer des produits d'alimentation infantile à prix réduits. Devant la presse, Agnès Buzyn a cité les propositions sur la nécessité d'accompagner plus longtemps les jeunes majeurs sortant de l'Aide sociale à l'Enfance (ASE), ou encore sur la mixité sociale dans les crèches. « On va s'inspirer de tous ces rapports pour construire une stratégie », qui sera « élaborée dans le courant du mois d'avril », a-t-elle indiqué.
Le groupe chargé de plancher sur les moyens « d'éradiquer la pauvreté des enfants » avance l'objectif à horizon 2030 d'un « accès universel » aux modes d'accueil (crèches, assistantes maternelles...), de la naissance jusqu'à 3 ans. Il propose de moduler les financements publics octroyés aux crèches en fonction du nombre d'enfants pauvres accueillis, et d'y établir un « socle commun » de pratiques éducatives.
Pour « empêcher la sortie de jeunes sans qualification du système scolaire », un groupe propose « d'allonger la période de formation obligatoire jusqu'à 18 ans » contre 16 ans actuellement. Il s'agit d'avoir « un socle de compétences scolaires ou professionnelles propres à faciliter l'insertion dans l'emploi ».
Sous le précédent quinquennat avait été mise en place la garantie jeunes, offrant aux jeunes les plus en difficulté un accompagnement renforcé vers l'emploi pendant un an, assorti d'une allocation mensuelle. Il est proposé de passer à l'échelle supérieure en créant « pour tous les jeunes ni en emploi ni en formation ni en études » un « droit contractualisé » à accompagnement, « sans durée limitée » et assorti d'une « garantie de ressources ».
Si la priorité est donnée aux enfants et aux jeunes, d'autres groupes étaient également chargés de plancher sur la grande exclusion ou encore les moyens de renforcer l'accès aux droits. Il est ainsi recommandé d'augmenter de 20 % en trois ans l'enveloppe médico-sociale spécifique, au sein des dépenses d'assurance-maladie, afin d'augmenter les capacités d'hébergement médicalisées. L'objectif de réduire de 50 % d'ici 2022 les nuitées hôtelières, au profit d'un hébergement « digne », est proposé. « Nous devrons accorder les moyens nécessaires à cette politique ambitieuse et nous assurer de son impact en mettant en place une méthode d'évaluation rigoureuse », a déclaré Agnès Buzyn.
De son côté, l'AMF, par la voix d’Elisabeth Laithier, adjointe au maire de Nancy, en charge de la petite enfance, a fait part de « sa volonté de participer à la poursuite des travaux de mise en œuvre de cette stratégie », insistant « sur l'absolue nécessité d'associer très étroitement les territoires ». (AFP)
Comme l'avait annoncé Emmanuel Macron en octobre, l'exécutif entend « rompre avec le déterminisme de la pauvreté », a rappelé jeudi dernier la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.
Trois millions d'enfants - soit un sur cinq - vivent sous le seuil de pauvreté en France. Au total, la proportion de la population vivant sous ce seuil (environ 1 000 euros par mois) était de 13,9 % en 2016, selon l'Insee.
Les six groupes de travail mis en place par le gouvernement ont remis leurs propositions à Agnès Buzyn et au délégué interministériel chargé de coordonner le chantier, Olivier Noblecourt. Ce rendez-vous marque la fin d'une concertation lancée début décembre, et qui a également comporté des rencontres territoriales et une consultation en ligne (lire Maire info du 5 décembre 2017).
Un groupe de travail préconise de proposer « une offre ciblée de petits déjeuners à l'école », notamment en réseau d'éducation prioritaire (REP) où il est estimé que 13 % d'enfants arrivent à l'école le ventre vide. « Cela semble modeste mais c'est en fait tout un symbole », a souligné Agnès Buzyn en distinguant cette proposition. « C'est quelque chose qui me touche particulièrement », a-t-elle ajouté. La ministre a également souligné l'attention qui sera portée à « l'accueil de la petite enfance en crèche, l'hébergement d'urgence pour les familles, la résorption des bidonvilles et l'atténuation des privations matérielles ».
Un groupe de travail propose de développer les programmes pilotes visant à proposer des produits d'alimentation infantile à prix réduits. Devant la presse, Agnès Buzyn a cité les propositions sur la nécessité d'accompagner plus longtemps les jeunes majeurs sortant de l'Aide sociale à l'Enfance (ASE), ou encore sur la mixité sociale dans les crèches. « On va s'inspirer de tous ces rapports pour construire une stratégie », qui sera « élaborée dans le courant du mois d'avril », a-t-elle indiqué.
Le groupe chargé de plancher sur les moyens « d'éradiquer la pauvreté des enfants » avance l'objectif à horizon 2030 d'un « accès universel » aux modes d'accueil (crèches, assistantes maternelles...), de la naissance jusqu'à 3 ans. Il propose de moduler les financements publics octroyés aux crèches en fonction du nombre d'enfants pauvres accueillis, et d'y établir un « socle commun » de pratiques éducatives.
Pour « empêcher la sortie de jeunes sans qualification du système scolaire », un groupe propose « d'allonger la période de formation obligatoire jusqu'à 18 ans » contre 16 ans actuellement. Il s'agit d'avoir « un socle de compétences scolaires ou professionnelles propres à faciliter l'insertion dans l'emploi ».
Sous le précédent quinquennat avait été mise en place la garantie jeunes, offrant aux jeunes les plus en difficulté un accompagnement renforcé vers l'emploi pendant un an, assorti d'une allocation mensuelle. Il est proposé de passer à l'échelle supérieure en créant « pour tous les jeunes ni en emploi ni en formation ni en études » un « droit contractualisé » à accompagnement, « sans durée limitée » et assorti d'une « garantie de ressources ».
Si la priorité est donnée aux enfants et aux jeunes, d'autres groupes étaient également chargés de plancher sur la grande exclusion ou encore les moyens de renforcer l'accès aux droits. Il est ainsi recommandé d'augmenter de 20 % en trois ans l'enveloppe médico-sociale spécifique, au sein des dépenses d'assurance-maladie, afin d'augmenter les capacités d'hébergement médicalisées. L'objectif de réduire de 50 % d'ici 2022 les nuitées hôtelières, au profit d'un hébergement « digne », est proposé. « Nous devrons accorder les moyens nécessaires à cette politique ambitieuse et nous assurer de son impact en mettant en place une méthode d'évaluation rigoureuse », a déclaré Agnès Buzyn.
De son côté, l'AMF, par la voix d’Elisabeth Laithier, adjointe au maire de Nancy, en charge de la petite enfance, a fait part de « sa volonté de participer à la poursuite des travaux de mise en œuvre de cette stratégie », insistant « sur l'absolue nécessité d'associer très étroitement les territoires ». (AFP)
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